Pour les millions de personnes qui connaissent et vont connaître des difficultés financières grandissantes, le loyer et les charges seront de plus en plus durs à payer. Il faut donc agir vite pour éviter que ces premières difficultés deviennent des dettes de loyer et de charges, puis des procédures d’expulsion et dans quelques mois des expulsions. Dans un contexte où les expulsions battent déjà, année après année, des records historiques, ce sont des milliers de ménages qui risquent de sombrer dans la spirale de l’exclusion et de nombreux bailleurs privés ou sociaux qui risquent de subir d’importants impayés.
Il faut donc créer rapidement une aide ciblée sur les locataires en difficulté fragilisés par la crise dans le parc privé et public. Ce fonds national d’aide à la quittance doté d’au moins 200 millions d’euros d’aides de l’Etat viendra abonder les Fonds de Solidarité Logement (FSL) gérés par les Départements.
Quelle mise en oeuvre ?
Acteurs habituels de l’aide aux locataires, les Fonds de Solidarité Logement (FSL) pourraient, avec le relais des bailleurs sociaux, se charger de l’instruction des demandes d’aides ponctuelles liées à la crise. Cela imposerait de mettre en place une procédure accélérée, simplifiée, largement accessible et harmonisée sur le territoire national et qui fasse l’objet d’une importante communication pour garantir que les personnes peu accoutumées aux services sociaux puissent en avoir connaissance.
Au-delà de ce fonds, la trêve hivernale des expulsions doit être prolongée jusqu’au retour à la normale. Ce délai doit être mis à profit pour mettre en œuvre une politique de prévention des expulsions plus efficace et dynamique.
De même, un report sur demande des échéances des loyers de mars et avril ainsi que des mensualités des emprunts immobiliers est à généraliser pour ceux qui rencontrent de grandes difficultés à faire face.

[Au 5 juin 2020]
A ce jour, l’idée de ce fond n’a pas été retenue par le gouvernement. Certains interlocuteurs laissent entendre que le sujet avance, mais nous n’avons aucune garantie sérieuse que cela pourrait finir par aboutir.

[Au 5 juin 2020]
Le fait que des situations d’impayés remontent peu à peu dans le secteur locatif privé, le secteur locatif social et via les associations qui logent des personnes en difficultés, est susceptible d’accélérer un peu les choses mais rien n’est joué malgré le caractère pertinent, raisonnable et bien ciblé de cette proposition. Il faut donc continuer à pousser cette idée.
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Les 15 mesures
4/ Revaloriser le montant du RSA et l’élargir aux jeunes de 18 à 25 ans
6/ Renoncer à la réforme de l’assurance-chômage
7/ Prolonger les dispositifs d’exception pour l’accès aux soins
8/ Mettre en place des conditions d’accueil et d’intégration dignes pour les migrants et réfugiés
12/ Mettre en place un fonds de soutien d’urgence dédié aux associations
13/ Accompagner les élèves et les étudiants en décrochage ou en difficulté scolaire
15/ Tenir une Conférence de la transformation écologique et sociale