Mettre en place une banque des temps pour mieux articuler les temps de vie pour toutes et tous
Et si la banque de demain était une banque…des temps ? Une banque qui permettrait aux travailleurs de disposer d’un capital de temps pour pouvoir faire une pause dans leur vie professionnelle, développer un projet personnel, artistique, sportif, familial…
Une banque qui n’appartiendrait pas à notre employeur, et qui permettrait de conserver son capital de temps même lors de changement d’emploi.
Ce nouveau droit universel prendrait, en pratique, la forme d’un compte épargne temps (CET) attaché à la personne tout au long de la vie.
Contexte et description
Le monde du travail évolue et le temps de travail ne peut plus être déconnecté de son organisation. De nouvelles aspirations voient le jour et renforcent le besoin de pouvoir mieux concilier ses temps de vies et les équilibres entre eux. Or, les travailleurs ne sont pas tous égaux quant à cette possibilité de pouvoir le faire.
Par ailleurs, de nouveaux besoins sociaux et sociétaux émergent au regard de l’évolution de notre société. La nécessité de répondre aux enjeux de la transition écologique appelle à transformer le travail et à travailler mieux. La prise en charge de nos ainés, de nos enfants et proches à certains moments de la vie, souffre de l’absence de réponses collectives adaptées. L’envie de s’impliquer et de s’engager dans la vie citoyenne ou associative dépend de la possibilité de pouvoir y consacrer du temps, alors que la société a besoin de recréer du commun.
Reprendre la maitrise de son temps
Le besoin de prendre du temps pour permettre la réalisation de projets individuels, professionnels ou familiaux, et pouvoir bénéficier de plus de temps tout au long de sa vie devient prégnant.
La Banque des temps est une réponse à ce besoin de pouvoir reprendre la maitrise de son temps et de son temps de travail afin de mieux l’équilibrer avec ses autres temps sociaux.
Mise en œuvre
La banque des temps prend corps au travers d’un Compte Epargne Temps Universel (CETU).
Inspiré des CET existants, le CETU est accessible à tous, quel que soit son statut (salarié, agent de la fonction publique, indépendant…), la taille de son entreprise, son secteur d’activité, la nature de son contrat de travail…
Il est transférable d’un emploi à un autre et reste attaché à l’individu.
Il est adossé à un fonds national interprofessionnel au sein duquel chacun bénéficie d’un droit de tirage décalé dans le temps.
Chaque travailleur doit pouvoir alimenter son compte universel par une partie de ses droits en temps (jours de repos, RTT, congés conventionnels…) et sous forme monétaire (primes, intéressement, majoration d’heures supplémentaires…).
Partant du constat que tous les travailleurs ne sont pas égaux face à ces possibilités d’alimentation, l’entreprise doit participer à cette alimentation, cet abondement pouvant être plus important notamment au bénéfice des travailleurs qui disposent le moins de cette autonomie dans la gestion de leur temps de travail.
Etant donné l’utilisation du CETU en réponse à certains besoins sociaux ou engagements citoyens, les pouvoirs publics doivent verser un abondement dans ces perspectives.
Utilisé exclusivement en temps, le CETU répond à des projets professionnels du travailleur (reprise d’études, formation ou reconversion professionnelle en complément du CPF de transition, reprise ou création d’entreprise), à des projets personnels (en complément de congés existants peu ou non rémunérés). Il est aussi l’occasion de pouvoir mieux mobiliser du temps pour valoriser l’engagement citoyen et associatif, bénévole ou militant.
Tout travailleur doit pouvoir utiliser le temps ainsi épargné pour réduire son temps de travail, bénéficier d’un temps partiel, opter pour la semaine de 4 jours, aménager sa fin de carrière, passer en pré-retraite en amont de la retraite progressive…