Revaloriser les bas salaires dans les grilles de classifications des branches, dans les entreprises et administrations
Nous devons tous percevoir une rémunération qui nous permet de vivre dignement. A ce titre, le montant du SMIC n’est pas le seul curseur sur lequel il est possible d’agir pour la revalorisation des bas salaires : les branches et les entreprises ont un rôle central à jouer, d’autant plus important depuis les ordonnances Travail de 2017.
Constats
Certains coefficients qui se situent en début de grille salariale dans les branches professionnelles sont fréquemment positionnés en dessous du SMIC. Concrètement, les salariés concernés perçoivent le SMIC, mais n'ont pas de perspectives de progression.
Plus spécifiquement, le confinement a révélé le manque de reconnaissance des métiers des travailleurs dits "de deuxième ligne", et les injustices qui en découlent.
Il s'agit de professions souvent occupés par des femmes, qui cumulent de faibles rémunérations, des temps partiels subis, des horaires de travail coupés ou décalés, de mauvaises conditions de travail et souvent une absence de perspective professionnelle. Ces travailleuses et travailleurs doivent être mieux reconnus.
Revaloriser les bas salaires
Une revalorisation salariale significative est indispensable pour ces emplois.
Ainsi, les employeurs ont les cartes en main (via les négociations de branches) pour revaloriser les bas salaires et reconnaître à leur juste valeur les missions des travailleurs.
Pour les mêmes raisons, il est nécessaire de revaloriser les remunérations des agents de la Fonction publique en priorité pour les bas salaires.
Dans le privé, les négociations dans les branches doivent porter sur la fixation et le réhaussement des minima conventionnels dans chaque branche, ; la fixation d'un salaire minimum hiérarchique (SMH) en fonction de la réalité des métiers et du secteur économique.
Par-delà la responsabilité des employeurs, le gouvernement peut intervenir en conditionnant le versement des aides publiques aux entreprises à un dialogue social de qualité sur la question des salaires, mais aussi pour contraindre à une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, l'avis conforme du CSE sur l'utilisation des aides publiques doit permettre aux représentants du personnel de s'assurer de l'anticipation des conséquences économiques, écologiques et sociales de la trajectoire carbone de l'entreprise.
Enfin, l'Etat en tant qu’acteur économique, peut aussi, comme les collectivités territoriales, changer les modalités de la commande publique en cessant de tirer les prix vers le bas et en y adjoignant des clauses sociales et environnementales.