Actus nationales

Amandine Lebreton : "Les marges de manoeuvre existent dans le budget 2025"

Amandine Lebreton, Directrice et porte-parole du Pacte du pouvoir de vivre, a été auditionnée par la Commission des finances de l'Assemblée nationale ce jeudi 10 octobre. 

Quel était l'objectif de cette audition ? 

A quelques heures de la présentation du budget 2025 par le gouvernement, le président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale Eric Coquerel a souhaité donner la parole à la société civile organisée. Dans un contexte politique qui a rendu le délai de construction de ce budget - entre la proposition du gouvernement et le débat à l’Assemblée - extrêmement court, il est important que le Pacte du pouvoir de vivre puisse exprimer sa vision. La présentation du budget est toujours un moment crucial puisqu'il donne à voir les priorités et choix politiques du gouvernement. Peut-être plus important encore cette année car la France connaît un déficit public très important - plus de 6% du PIB - auquel il va falloir répondre... mais pas au détriment des enjeux qui nous mobilisent et concernent toutes et tous : la transition écologique juste, la protection sociale, les services publics, la santé ou encore l’école.


Quel a été le message du Pacte aux députés présents ?

Avec Cécile Duflot, nous avons porté les propositions construites collectivement avec les organisations du Pacte du pouvoir de vivre.
Nous avons en particulier insisté sur la nécessité de trouver des marges de manoeuvres budgétaires sans couper drastiquement dans les dépenses publiques puisque cela pénalise les citoyens et en particulier les plus pauvres. Ces marges de manoeuvre ne visent pas qu’à réduire le déficit : elles sont là pour que l‘Etat puisse investir dans l’avenir : pour un environnement sain, contre le changement climatique, pour le logement, la santé pour tous, l’emploi, les services publics.
Il faut garder en tête le coût de l’inaction notamment vis à vis du changement climatique. J’ai par exemple rappelé que la France perdrait 1 à 10% de son PIB dans les 50 prochaines années si le réchauffement atteint + 2 degrés. Ne pas agir va nous coûter cher !
La bonne nouvelle est que ces marges de manoeuvre existent dans le budget 2025 : on peut moins dépenser là où on dépense mal comme pour les subventions néfastes à l’environnement ou sur des niches fiscales inefficaces) et on peut trouver (beaucoup !) de nouvelles recettes grâce à une fiscalité plus juste (ISF, impôts, taxes sur les transactions financières etc).
Nous avons estimé ce potentiel à plus de 50 milliards d’euros !

Quelle est la prochaine étape ? 

Le gouvernement a présenté son budget jeudi soir qui promet l’inverse de ce que nous portons : des coupes drastiques dans les budgets de la transition écologique, de l’école, de la santé… et si peu de nouvelles recettes basées sur la justice fiscale. Nous l'avons dénoncé dans un communiqué. 
Nous allons maintenant pousser nos propositions auprès des députés pour corriger ce déséquilibre qui pénalise les citoyen.nes et en particulier les plus pauvres.


Voir aussi : Sur le chemin de l'Assemblée nationale, Amandine Lebreton partage avec nous les enjeux de l'audition du Pacte du pouvoir de vivre par la commission des finances "Il y a des marges de manoeuvre budgétaire pour relever les défis sociaux, écologiques et économiques"