Après l’annonce des 5 milliards d’euros d’économie à trouver sur le budget 2025, le gouvernement déclare vouloir économiser 40 milliards d’euros supplémentaires en 2026. Une ambition non sans lien avec la protection sociale, l'environnement, les services publics...Au lendemain de la conférence de financement du 15 avril, le Pacte du pouvoir du vivre partage la nécessité d’initier sans attendre le débat budgétaire mais demande une réelle ouverture du dialogue, tant sur le fond que sur la forme.
Le gouvernement a été clair : afin de respecter ses engagements européens et de retrouver un déficit de 3% en 2029, il vise 4,6% de déficit en 2026, contre 5,4% prévu en 2025. Ces objectifs ambitieux nécessitent des décisions importantes, ce qui implique d’engager et de mobiliser l'ensemble des acteurs de la société.
C’est pourquoi la méthode est essentielle et ses contours doivent être posés clairement. Le ministre de l’Économie et des finances, Éric Lombard annonçait fin mars qu’une conférence sur les finances publiques allait être organisée le 15 avril pour « engage(r) toute la nation parce que c'est le budget de la nation dont nous parlons ». Or seuls les partenaires sociaux, invités par ailleurs très tardivement, étaient finalement conviés. Le lendemain de la conférence, le ministre indiquait de nouveau qu’il prévoyait de « dialoguer avec les partenaires sociaux et les associations ». Le Pacte du pouvoir de vivre partage la nécessité de convier toutes les forces motrices de l’intérêt général, comme mentionné dans son courrier à l’attention du ministre, et attend donc de telles annonces qu’elles soient suivies d’effets. Il demande également que les conditions du dialogue soient réunies, ce qui n’est pas le cas d’une conférence organisée au dernier moment sans ordre du jour ni documents de travail.
Sur le fond, la construction du budget permettant de répondre à l’ensemble des enjeux nécessite d’ouvrir le débat et avec responsabilité. Le gouvernement ne peut assurer que toutes les propositions sont sur la table s’il rejette, comme il le fait actuellement, toutes potentielles hausses d’impôts pour les plus aisés. Les revenus des ultrariches continuent de progresser nettement plus que tous les autres et les inégalités de se creuser, comme le ministère de l’Économie le relevait lui-même en janvier. De son côté, la Cour des comptes souligne que les importantes baisses d’impôts décidées par le Président Macron ont fait perdre 62 milliards d’euros, non compensés, à l’Etat, entre 2018 et 2023.
Quant aux besoins de financements, ils ne peuvent être mis sous le tapis, notamment pour la transition écologique qui n’a pas même été mentionnée lors de la conférence du 15 avril. Les investissements nécessaires sont de taille mais l’inaction serait bien plus néfaste pour nos concitoyens comme pour nos dépenses publiques.
Optimiser et réduire les dépenses publiques ne suffira pas. Le Pacte du pouvoir de vivre appelle à un débat ouvert et responsable tant sur le plan économique que pour répondre aux défis sociaux et écologiques à venir.