Pour une région du pouvoir de vivre

Le Pacte du pouvoir de vivre représente des millions de personnes en France qui portent ensemble la convergence des enjeux écologiques, sociaux et démocratiques afin qu’elle irrigue et soit mise au cœur de chaque décision publique, tant au niveau local que national. Initié en mars 2019 par 19 organisations de la société civile pour faire front face à la superposition des crises démocratiques, environnementales et sociales, c’est aujourd’hui une alliance forte de 64 organisations - associations, syndicats, fondations, mutuelles - et 37 groupes locaux.

 Après une année éprouvante pour chacun, force est de constater que les raisons qui nous ont amenés à nous unir sont plus que jamais d’actualité. La nécessité de mener des politiques plus écologiques, plus justes et solidaires, doit se traduire en actions concrètes à l’échelle nationale comme au niveau local et dans les engagements des candidats aux élections régionales et départementales de juin prochain. Elles doivent être l’occasion de mieux prendre en compte les aspirations individuelles et collectives des citoyennes et des citoyens qui vivent et agissent dans ces territoires.

Nous sommes convaincus que revivifier notre modèle démocratique nécessite de mieux partager le pouvoir, de mieux coopérer, de mieux débattre, en amont et en aval du processus de décision. Que la légitimité des urnes ne justifie pas une propriété exclusive du pouvoir. Que la démocratie se construit au jour le jour en associant chacun - notamment la société civile et les élus locaux - au débat et aux décisions.

 

Par-delà la méthode, qu’en est-il du fond ?

 

Sur les questions environnementales, le vote à l’Assemblée nationale du projet de loi Climat et résilience illustre une nouvelle fois l’écart entre les intentions affichées et les actes tangibles en faveur d'une transition écologique juste et ambitieuse. L'inquiétude est grande quand l’on constate que l’action menée par l'État depuis le début du quinquennat ne permet pas à la France de se mettre sur les rails qui lui permettraient de respecter ses engagements internationaux pour le climat.

Si la priorité n’a pas été donnée à sa juste mesure à l’urgence écologique, elle n’a pas non plus été suffisamment orientée vers les plus fragiles. Nos organisations ont été les témoins, souvent en première ligne, du creusement des inégalités, des situations d’exclusion et de relégation, toujours plus nombreuses, toujours plus insupportables. Une autre politique de soutien aux plus pauvres et de redistribution financière plus solidaire aurait pourtant permis de les éviter et de favoriser davantage de justice sociale.

Le temps sera bientôt venu de faire les comptes, de tirer le bilan du quinquennat, et de se projeter dans l’avenir avec l’échéance présidentielle. Mais tout ne se joue pas à ce niveau.

L’urgence de la transition écologique juste, qui s’ajoute à la crise sanitaire, économique et sociale, impose la mobilisation de tous et des changements structurels majeurs qui vont transformer nos manières de vivre, de travailler, de produire, de consommer, de nous déplacer à toutes les échelles territoriales et tous les niveaux de décisions publiques. Relever ces défis exige anticipation et accompagnement au changement.

Les échéances électorales des 20 et 27 juin 2021 doivent être l’occasion pour les Régions de s’inscrire dans une vision qui redonne du sens et du contenu à une République décentralisée et solidaire, démocratique, écologique et sociale.

 

La traduction du Pouvoir de vivre dans une Région, c’est le pouvoir de travailler et de se former pour des emplois d’avenir, de se déplacer de manière durable et accessible, d’être fraternel et hospitalier, de se nourrir sainement, de produire durablement, de vivre dans un logement confortable et économe en énergie, de se soigner et d’être accompagné, de s’engager dans l’action associative et de participer aux politiques publiques.

Les futurs élus et élues auront un rôle majeur pour contribuer à ré-enchanter une démocratie capable de relever les défis écologiques, économiques et sociaux de ce siècle. Un rôle majeur pour redonner du pouvoir de vivre aux citoyens et aux territoires.

Un rôle majeur pour des territoires du Pouvoir de vivre.

Tel est le Pacte que nous leur proposons.

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« La concorde ne se décrète pas, elle se construit »