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Investir pour l’avenir : le véritable enjeu budgétaire des collectivités locales

Après les entreprises et la nation dans un format très limité, le gouvernement poursuit ses conférences sur le budget, cette fois-ci avec les collectivités locales qu’il réunit le mardi 6 mai. Le gouvernement s’apprête à demander des efforts encore plus importants aux élu·es locaux·les que l’an dernier, dans un contexte budgétaire particulièrement tendu pour les collectivités territoriales, dont le rôle est pourtant central tant pour la transition écologique que pour la protection sociale.

Les collectivités se voient confier des missions toujours plus nombreuses et structurantes : rénovation des écoles, modernisation des transports, accompagnement du grand âge, soutien aux personnes en situation de handicap, aide aux plus démuni·es... Toutes ces priorités exigent des financements solides et prévisibles. 

Or depuis 2017, les recettes des collectivités se réduisent. Plusieurs impôts locaux ont été supprimés comme la taxe d’habitation ou massivement restreints comme la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. Résultat :  pour la seule année 2023, les collectivités locales ont perdu 38 milliards d’euros, comme le relève la Cour des comptes. Pour compenser ces pertes, qu’il a lui-même créées, l'État reverse une partie de ses recettes ce qui pèse sur les finances publiques du pays. Cette situation est par ailleurs aggravée par la hausse des charges liées à l’inflation et par les augmentations du coût de l’énergie.

Afin de répondre aux enjeux de notre époque, le débat budgétaire national devrait être l’occasion de clarifier ce qu’est une bonne gestion budgétaire à l’échelle locale, afin de dépasser les malentendus politiques. La transition écologique, notamment, nécessite de trouver des financements massifs et cela ne pourra advenir qu’en permettant davantage l’endettement et les formes nouvelles de financements,  comme le détaille entre autres l’Institut de l'économie pour le climat. Les investissements qui permettent de préparer l’avenir ne doivent ainsi plus être pointés du doigts comme des manquements à l’orthodoxie financière.

Car si l’objectif de ce débat budgétaire précoce est bien de préserver les générations futures d’une mauvaise gestion financière, il est primordial de garder en tête que ne pas investir dans l’avenir nous coûterait plus cher encore. Le coût de l’inaction climatique serait particulièrement élevé tout comme le coût de l’inaction en termes de protection sociale.  Il est donc urgent de trouver de nouvelles solutions de financement comme celles portées par le Pacte du pouvoir de vivre.

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